1. Structure d'un disque dur

Résumé

Un disque est physiquement divisé en secteurs. Une suite de secteurs peut former une partition. En fait, vous pouvez créer autant de partitions que vous le souhaitez, jusqu'à 67 (trois partitions primaires et une partition secondaire abritant 64 partitions logiques) : chacune d'entre elles est considérée comme un disque dur séparé.

1.1. Les secteurs

Un disque dur n'est rien d'autre qu'une suite de secteurs. Un secteur est la plus petite unité d'information sur un disque dur, et sa taille est en général de 512 octets. Les secteurs d'un disque dur de « n » secteurs sont numérotés de « 0 » à « n-1 ».

1.2. Les partitions

L'utilisation de plusieurs partitions vous permet de créer autant de disques durs virtuels sur votre propre disque dur. Ceci comporte plusieurs avantages:

  • Des systèmes d'exploitation différents utilisent des structures de disque (appelés systèmes de fichiers) différentes ; cela est notamment le cas entre Windows® et GNU/Linux. Avoir plusieurs partitions sur un disque dur vous permet d'installer plusieurs systèmes d'exploitation sur le même disque matériel.

  • Pour des raisons de performance, il peut être avantageux pour un système d'exploitation d'avoir plusieurs disques avec des systèmes de fichiers différents, puisqu'ils seront utilisés pour des tâches complètement distinctes. C'est le cas pour GNU/Linux qui nécessite une deuxième partition appelée swap (échange). Elle est utilisée par le gestionnaire de mémoire virtuelle en tant que mémoire virtuelle.

  • Même si toutes vos partitions utilisent le même système de fichiers, il peut s'avérer très utile de séparer les différentes parties de votre OS en autant de partitions. Dans la configuration la plus simple, vous pouvez répartir vos fichiers sur deux partitions, une pour vos données personnelles, une autre pour le système lui-même. Cela vous permet de mettre à jour ce dernier en effaçant complètement la partition du système mais en gardant vos fichiers personnels intacts.

  • Les erreurs physiques sur un disque dur sont généralement situées sur des secteurs adjacents et non dispersées sur tout le disque. Distribuer vos fichiers sur des partitions différentes limitera les pertes de données en cas de dommages physiques de votre disque dur.

Normalement, le type d'une partition spécifie le système de fichiers que la partition est censée héberger. Chaque système d'exploitation en reconnaît certains, mais pas d'autres. Consulter Chapitre 6, Systèmes de fichiers et points de montage, et Chapitre 4, Le système de fichiers Linux, pour plus de renseignements.

1.3. Définition de la structure du disque dur

1.3.1. Le plus simple

Ce scénario impliquerait seulement deux partitions : une pour la swap, l'autre pour les fichiers[3] et s'appelant root. Il est identifié par une barre oblique (/).

[Astuce]Astuce

La règle générale pour la taille de la partition d'échange est de choisir le double de la taille de votre mémoire vive RAM (ex : si vous avez 128 Mo de RAM, la taille de la partition d'échange devrait être de 256 Mo). Néanmoins, pour des configurations ayant beaucoup de mémoire (>512 Mo), cette règle ne s'applique plus, et des tailles plus petites sont alors préférables. Gardez à l'esprit que la taille de la partition d'échange est limitée en fonction de la plate-forme que vous utilisez. Par exemple elle est limitée à 2Go sur x86, PowerPC et MC680x0 ; à 512Mo sur MIPS ; à 128Go sur Alpha ; et à 3To sur Ultrasparc. D'autre part, plus la partition d'échange est grande, plus les ressources systèmes (et notamment la mémoire vive) sont sollicitées pour la gérer.

1.3.2. Une autre configuration courante

Optez pour la séparation des données et des programmes. Pour être encore plus efficace, définissez plusieurs partitions pour séparer le système et les programmes des données. La partition système accueillera les programmes nécessaires au démarrage du système et pour réaliser la maintenance de base.

Nous pouvons ainsi définir quatre partitions :

Échange (Swap en anglais) :

Une partition de type swap, dont la taille est environ le double de celle de la mémoire vive (RAM).

Racine : /

La partition la plus importante. Non seulement elle contient les données et les programmes les plus importants du système, mais elle sert également de point de montage pour les autres partitions (voir Chapitre 6, Systèmes de fichiers et points de montage).

Les besoins en terme de taille de la partition racine sont très limités, 400Mo sont suffisants. Néanmoins, si vous envisagez d'installer des applications commerciales, résidant généralement dans le répertoire /opt, vous devrez augmenter la taille de la partition root en conséquence. Une autre option serait de créer une partition /opt séparée.

Données statiques : /usr

La plupart des paquetages installent presque tous leurs exécutables et fichiers de données dans /usr. L'avantage d'avoir l'ensemble sur une partition séparée est que l'on peut aisément la partager avec d'autres machines du réseau.

La taille recommandée dépend des paquetages que vous souhaitez installer. Elle peut varier de 100Mo pour une installation poids plume à plusieurs Go pour une installation complète. Un compromis variant entre deux et trois Go (selon la taille disponible sur votre disque) est généralement suffisant.

Répertoires personnels : /home

Ce répertoire abrite les répertoires personnels de tous les utilisateurs du système. La taille de la partition dépend du nombre d'utilisateurs hébergés et de leurs besoins.

Une variante de cette solution est de ne pas utiliser une partition séparée pour /usr : /usr sera alors un simple répertoire à l'intérieur de la partition /. Toutefois, vous devrez augmenter la taille de votre partition root (/) en conséquence.

Enfin, vous pouvez également ne créer que les partitions swap et root (/), si vous ne savez pas précisément ce que vous comptez faire avec votre ordinateur. Dans ce cas, votre répertoire /home sera situé sur la partition root de même que le répertoire /usr et les autres répertoires.

1.3.3. Configurations exotiques

Lorsque votre machine est configurée pour des utilisations bien particulières, comme pour agir en tant que serveur Web ou pare-feu, ses besoins seront radicalement différents de ceux d'un poste de travail standard. Par exemple, un serveur FTP aura probablement besoin d'une grosse partition séparée pour accueillir /home/ftp, alors que /usr sera plutôt limité. Dans de telles situations, il vaut mieux avoir soigneusement défini ses besoins avant même de commencer l'installation.

[Astuce]Astuce

Il est possible de redimensionner la plupart des partitions si vous voulez utiliser un nouveau schéma de partitionnement, sans avoir à réinstaller le système et perdre vos données. Veuillez consulter Gérer ses partitions du Guide de démarrage.

Avec un peu d'expérience, vous pourrez même déplacer une partition comble vers un tout nouveau disque dur. Mais ça, c'est une autre histoire...



[3] Le système de fichiers actuellement utilisé par les fichiers Mandriva Linux s'appelle ext3