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lézard-ours me donne l'occasion d'en faire un bon repas. Je fais un grand feu et mange plus que de raison. Je dors ensuite plus de neuf heures. Mes rêves sont étranges, très dérangeant, je me réveille mal à l'aise et en sueur. J'ai ce rêve que je n'avais pas eu depuis longtemps où je perçois une sensation d'écrasement, un rêve simple ou je suis seul enfermé dans un cube blanc, écrasé par une puissance plus grande et plus forte que moi.

Jour 396

Je mange de nouveau en ravivant mon feu et je pars sans attendre. Je n'ai maintenant plus le choix, je dois me diriger vers un col pour traverser la barre montagneuse entre moi et Sarah. Je n'ai pas choisi le chemin le plus facile, un éboulement récent à complètement obstrué l'arrivée au col. Je dois faire de nombreuses heures d'escalades avant de pouvoir atteindre le sommet. Les barres me sont d'un recours extraordinaire, elles me permettent de m'assurer pendant ma progression, et plus d'une fois elles m'ont sauvé la vie.

Malheureusement je n'ai plus de trâces de Sarah une fois en haut. en traversant ce col, je suis revenu vers la vallée du fleuve que nous avons suivi, même s'il se trouve encore dans une vallée ou deux de celle où je me trouve, et cette zone plus montagneuse peut masqué le signal de Sarah, toutefois j'aurais parié sur le fait que je me trouverai pile en face une fois ici, et la montagne en face de moi ne devrait pas faire barrière, puisque ce n'était pas le cas quand j'étais encore bien plus loin. Si Sarah a bougé, c'est encourageant, maintenant si c'est simplement son bracelet qui n'émet plus, ou qui a été trouvé par quelque chose ou quelqu'un, c'est plus ennuyeux. Il ne me faudra pas moins qu'une demi-journée pour aller en haut de la montagne de l'autre côté de la vallée, j'hésite à monter directement sur le mont à gauche d'où je me trouve, que je ne voulais pas gravir et que j'ai contourné, mais qui finalement aurait été un meilleurs choix, vu le temps que j'ai mis pour escalader jusqu'au col, et surtout si finalement je le gravis tout de même.

Je m'accorde une heure de pause et je décide finalement de monter directement sur le mont, pour avoir le coeur net sur la disparition du signal. Mais mes trois heures de montée ne m'apporteront aucune réponse, toujours rien.

Je ne capte pas non plus le bracelet d'Énavila, autant dire que je ne sais pas trop quoi faire. Il va sans doute faire nuit pendant encore environ trois jours, ce qui me laisse le temps d'aller au moins jusqu'à la prochaine montagne et de pouvoir revenir vers le village. Je me demande bien ce que je vais pouvoir faire si le jour arrive, me rendre moi-aussi au village ? Je n'aurai peut-être guère le choix si les grillés attaquent. Je n'ai vraiment pas envie de subir une fois de plus leur affres.

Je descends, pensif, vers le col, un peu perdu. J'ai bien peur que nous ne survivrons pas bien longtemps sur cette planète. Tout semble si difficile, dangereux. Je ne me pause même plus la question de pouvoir en repartir, je crois que l'espoir est bien mince. Pourtant les hommes-oiseaux semblent avoir rencontrer des hommes comme nous. Si seulement nous pouvions en savoir un peu plus.

Un peu en dessous le col, quatre heures plus tard, je me fais attaquer par un groupe de singes-lézards. Je dois me battre pendant presqu'une heure pour les mettre en déroute, ces idiots me blessent en me lançant des pierres et des bouts de bois. Il me faudra en tuer trois pour qu'ils décident de s'enfuir. Ils sont coriaces et méchants.

J'en ai vraiment marre. Je décide de faire une grande pause, je fais un énorme feu et mange un bon morceau de ces satanées singes. Sales bêtes !

"Ylraw ?"

Sarah !

"Sarah ! Où es-tu ?"

"Juste en face de toi, en haut de la montagne, je suis montée ici pour tenter de vous retrouver. Où est Énavila ?"

"Elle est prisonnière d'hommes-oiseaux, nous avons trouvé un village, plus en aval du fleuve, des hommes petits, avec des plum..."

"Oui je sais, me coupe-t-elle, ce sont aussi eux qui m'ont enlevée quand je vous attendais sur les bords du fleuve après l'inondation. Leur onde mentale est différente, impossible de m'en