peu plus près ce que j'ai récupéré sur l'homme que j'ai assommé. J'ai quelques peines pour ce pauvre homme, lui qui m'avait enlevé le bracelet il ne méritait pas un tel traitement. Il aura sûrement de nombreux ennuis par ma faute. Quoiqu'il en soit, j'étais tout de même prisonnier, ne l'oublions pas, j'ai la faiblesse de croire que je l'étais à tort, mais qui sait ? Malheureusement si jamais je me retrouve dans une situation identique avec lui, je pourrai toujours courir pour qu'il s'y risque à nouveau...
Schéma de la salle du Pentagone
Donc, compte-rendu du contenu de mon butin, cent trente dollars moins les cinq ou six pour le déjeuner, un trousseau de clés, mais aucune clé de voiture à première vue. C'est dommage j'aurais peut-être pu la prendre et partir d'ici avec. Toutefois retourner sur les parkings du Pentagone, de toute évidence abondamment truffés de caméras, n'est pas la meilleure idée qui soit. Je trouve une adresse dans le portefeuille, elle se trouve dans un hôtel, sans doute là où loge ce John Peters ? Je pourrais tenter d'aller y faire un tour. J'ai quelques craintes qu'il ne soit rentré chez lui à l'heure qu'il est, mais il ne doit pas se douter que je puisse être assez fou pour m'y rendre. Je prends la décision de demander au barman s'il connaît l'adresse, et tenter ensuite d'y faire une visite. La curiosité me tiraille beaucoup trop pour partir sans saisir l'opportunité de trouver des indices pour comprendre un peu tout ce bazar.
Petit-déjeuner réparateur, je mets ma montre à l'heure locale, 10 heures 50 du matin, dimanche 3 novembre 2002. Je règle et me dirige à pied en direction de l'adresse. L'hôtel n'est pas tout près sachant qu'il faut que je traverse la rivière Potomac et tout le centre de Washington, mais selon le barman, il ne faut pas compter plus de quelques miles. J'en profite pour faire un petit détour et passer devant la Maison Blanche. Je reste pensif un instant en m'imaginant que la probabilité n'est pas nulle qu'il y ait aussi de mes nouveaux amis qui s'y trouvent et qu'ils doivent être très désappointés d'avoir appris que je me suis fait la belle de leur Pentagone. Cette réflexion me fait penser que je ferais mieux de ne pas trop traîner dans le coin, qui doit être garni d'une quinzaine de caméras au mètre-carré, au bas mot.
Il me faut une petite heure pour me retrouver au pied de la tour immense de l'hôtel. C'est plutôt dans le super-classe, assistant et des poussières au Pentagone rapporte plus que ce que j'eus cru. J'hésite une dernière fois, mais ce n'est plus le moment d'avoir peur. Je monte en ascenseur, m'arrête à l'étage en-dessous du sien ; je galère un peu pour trouver les escaliers, à croire qu'ils ne s'en servent jamais dans ce pays ! Personne ni rien d'a priori suspect dans le couloir où donne l'appartement. J'écoute à la porte, il ne me semble pas qu'il y ait le moindre bruit venant de l'intérieur. Je respire, un deux trois, j'y vais. J'ouvre et rentre ; je fais le tour rapidement pour m'assurer qu'il n'y a personne. Je reviens vers l'entrée et ferme la porte à clé en laissant la clé dans la serrure. La chambre d'hôtel est plus un appartement, ce qu'on doit communément appeler une suite. Et elle est des plus sympathiques. Je bois un verre d'eau, je ne tente pas le jus d'orange dans le frigo de peur qu'il ne soit plus bon voire piégé ; la paranoïa n'est pas vraiment un défaut par les temps qui courent. Je suis embêté de n'avoir pas pris plus de précautions jusqu'à présent et laissé mes empreintes à divers endroits. Considérant dans un premier temps que le fait qu'il s'aperçoive de mon passage ne changera sûrement rien, je décide dans un deuxième temps de nettoyer avec un torchon les endroits où j'ai pu laisser traîner mes doigts. Dans l'hypothèse où je trouve des documents intéressants, ce peut être un avantage d'avoir des informations qu'ils ne savent pas en ma possession.
Visite de l'appartement, mystérieusement vide de presque tout papier, il n'est peut-être là que depuis peu. Quelques factures, aucun poste de télévision, étrange pour un hôtel, aucun ordinateur. Il semblerait que mon hôte vive ici depuis un petit moment, il semble bien installé. Il s'agit peut-être d'une suite louée en permanence par le Pentagone. Je trouve les clés et les papiers d'une voiture, avec une sorte de beeper associé. Avec un peu de chance un parking se trouve dans l'immeuble et je pourrai trouver cette voiture et l'utiliser ; le beeper permet sûrement de commander la porte de sortie. Je suis désemparé de ne trouver absolument aucun indice ! Je m'assois sur le lit pour réfléchir un instant. Si c'est bien une chambre louée par le Pentagone pour les employés de passage sur Washington, alors je ne trouverai sans doute pas grand chose. Pourtant mon bonhomme semble bien installé, avec tous les habits dans le