Jour 384
C'est au plus haut du soleil qu'ils sont revenus. Un vacarmes du tonnerre nous a réveillé, alors que nous dormions, presque apaisés, à l'ombre des arbres sur notre promontoire. Des sifflements bien connus ont attiré notre curiosité de l'autre côté de la crête. Des centaines, des milliers de chiens-lézards grillés parcouraient le versant. Beaucoup d'animaux étaient sans doute depuis longtemps partis se réfugier dans les bois en les entendant arriver, malheureusement, contrairement au dragon, les chiens-lézards n'hésitent pas à s'engouffrer dans les sous-bois.
Si certains des animaux les plus gros tentaient de leur tête, sans grand espoir devant le nombre d'assaillants, la plupart couraient en espérant leur échapper, mais les plus agiles étaient déjà partis depuis longtemps, descendant à travers la forêt vers les ombres des grands arbres de la vallée. Les restants, fatigués ou blessés, sont impitoyablement massacré par les chiens-lézards destructeurs.
Au début le mouvement ne nous inquiète guère, les chiens-lézards arrivent en masse du haut pour traverser le versant vers le bas. Mais un élément nous échappe, sous le vacarme nous n'avions pas vu le dragon électrique qui tournait au dessus de la bataille. Et quand nous le remarquons enfin, quand il descend plus bas et que son bourdonnement nous indique sa présence, il est déjà dans notre direction, et, soit par ses cris soit par coïncidence, les chiens-lézards bifurquent et prennent notre direction.
- Merde, dis-je, on dirait qu'ils viennent vers nous.
- Impossible, chuchote Sarah, comment peut-il nous voir de si loin, caché sous les sous-bois ?
- J'ai peur qu'il ne nous sente, dis Énavila en se levant, il nous faut partir, sinon on va se faire rechoper.
- Tu crois vraiment qu'ils nous en veulent ?
Mes ma dernière question eut rapidement sa réponse, quand, pris de court, nous évitons de justesse une décharge du dragon électrique qui fonde sur nous. Nous courons rapidement, en restant dans les sous-bois, au centre du promontoire, en espérant que le dragon perde notre trace, mais il continue à tourner au dessus de nous, et rapidement nous distinguons les sifflements des chiens-lézards qui approchent.
"On ne peut pas rester là, indique Énavila par sym, il nous faut partir."
"Mais où peut-on aller, nous sommes bloqués ! désespère Sarah."
"S'ils viennent vraiment ici, notre seule chance c'est la rivière ! dis-je."
"Oui ! dis Énavila en récupérant deux morceau de bois mort, on prend des branches et on se jette à l'eau, ils arrivent !"
Nous n'avons guère le temps de plus tergiverser, le dragon descend de plus en plus et ses éclairs enflamment les feuillages des arbres alentours. Quand il nous sent bouger, il n'hésite pas à s'écraser au milieu des arbres, il est gigantesque, plusieurs arbres sont abattus sous son poids. Nous sommes séparés, Énavila et Sarah retournent vers l'avant du promontoire, j'ai dû bifurquer pour éviter un arbre tombant. Je n'ai pas le choix, je retourne directement au dessus de la rivière et saute dans l'eau, je n'ai pas eu le temps de récupérer un branche morte pour me soutenir, je me blesse au genou au fond de la rivière, j'entrevoie Énavila et Sarah descendant du promontoire, le dragon s'est renvolé, j'espère qu'elles vont s'en sortir !
J'ai juste le temps d'entrevoir des centaines de chiens-lézards arriver avant de devoir faire attention dans les rapides. Pourvu qu'il n'y ai pas de chutes d'eau ! Je bois la tasse à plusieurs reprise, le courant devient de plus en plus fort, la rivière se rétrécit, de nombreux rochers dépassent désormais des flots. Le vacarme de la