page 412 le patriarche 413

"Bon j'arrive !"

Deux minutes plus tard, de multiples explosions se produisent derrière nous, dont une qui me met à plat ventre. Énavila m'aide à me relever et nous partons immédiatement en courant, les explosions ont sans doute détrousser une partie des grillés, mais ceux juste derrière nous sont encore là.

- Il y en a des milliers ! s'étonne Énavila.

- Oui, lui dis-je, on ne tiendra jamais jusqu'à la rivière !

- Vous tiendrez ! nous crie Énavila comme si elle ne doutait pas d'elle-même, mais le troupeau est encore à plusieurs heures de course d'ici, il faut garder le rythme.

- Nous ne tiendrons jamais ! désespère Sarah, je suis déjà à bout de force, blessée, je n'ai plus d'énergie !

- C'est ça où tu crèves ! Sois déjà bien contente que je sois revenue ! Moi j'étais sauvée, là où j'étais ! s'énerve Énavila.

- Le troupeau est trop loin pour nous Énavila, lui dis-je, cela fait déjà plusieurs heures que nous nous battons, est-ce que tu n'aurais pas vu une cachette qui pourrait nous abriter, plus proche, est-ce qu'on ne pourrait pas avec ton arme creuse un trou, faire une grotte ?

- On n'a pas le temps, et on risquerait de mourir enseveli, c'est trop risqué, on verra si vous ne tenez pas. Je n'ai vu aucune grotte sur mon chemin. Il faut qu'on retourne vers le troupeau, c'est notre seule chance !

- On ne peut pas retourner vers la gauche pour l'instant, les explosions les ont déviés de ce côtés, il faut qu'on fasse le tour plus loin, en plus si ton chemin est plus découvert, la lumière les rendra d'autant plus forts, nous devrions rester dans les sous-bois les plus sombres possibles.

- Bon, je sais pas, réfléchit tout haut Énavila... OK, suivez-moi !

Énavila tourne un peu plus sur la droite, à quatre-vingt dix

degrés de la direction qu'elle voulait nous faire prendre initialement.

- Où est-ce qu'on va ?

- Courrez ! Suivez-moi, faites-moi confiance pour une fois !

Énavila ouvre la voie, mais rapidement vient derrière nous pour nous pousser et tirer de temps en temps avec son arme quand les grillés sont trop proches. J'ai toujours mon point de côté, j'ai toujours la vision trouble, tout mon corps me brûle, je suis à bout de force. Je ne tiendrai jamais jusqu'à la rivière, j'ai envie de vomir... J'utilise désormais une des barres comme canne, pour ne pas tomber. J'en ai marre de ces situations catastrophique, j'en ai marre de frôler la mort, de toujours devoir courir, courir, courir... J'ai bien envie de me laisser tomber et dévorer par ces bêtes, après tout, c'est ce qui nous arrivera tôt ou tard, on ne pourra pas éternellement leur échapper...

Énavila me pousse, me pousse encore, pour que je continue, pour que je ne baisse pas mon rythme. Elle me donne du courage, quand elle me crie dessus, elle me donne l'envie de continuer. Quand elle me pousse, quand elle me tire, elle est belle, quand elle me dit que nous allons y arriver, elle est belle... Je tombe ! Un grillé ! Qu'il me tue ! Tranché en deux ! Bien fait pour lui. Elle me parle, oui je repars, non je ne suis pas fatigué, je ferai tout ce qu'elle voudra, si elle continue à me prendre par la main... Je cours, je cours, je cours, je cours...

C'est long, tellement long, tellement... J'ai tellement mal. Des explosion, encore, toujours, du bruit, d'enfer.

Le lit du fleuve !

Je reprends mes esprits, nous sommes à découvert ! Le dragon ! Sarah !

- Courrez ! nous crie Énavila, je vais les retenir ! Un peu plus loin en aval du fleuve il y a une caverne, un trou sur la gauche, sous les racines d'un immense arbre, cachez-vous à l'intérieur, utilisez vos barres pour barrer l'entrée, je vous rejoindrai un peu plus tard ! Courrez du plus vite que vous pouvez !