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passent, de reprendre la route.

- En cherchant une cachette, il pourrait être pas mal qu'on remonte un peu vers les cimes, et voir vers où nous allons, nous sommes un peu... On voit pas grand chose d'ici, et puis ce barrage ne m'inspire pas confiance, j'ai peur qu'il ne cède, nous ne sommes pas encore suffisamment loin.

- Il y a tellement de choses qui peuvent nous tomber dessus que c'est dur de savoir quoi faire.

En attendant qu'Énavila se réveille, je pars chasser et Sarah prépare un feu, la chasse est facile, mais j'en profite pour faire un tour pour voir s'il n'y aurait pas une grotte ou une cachette facile, rien de tout cela. Quand je reviens Sarah et Énavila sont en pleine discussion, ou plutôt engueulade devrais-je dire.

- Je ne reste pas une minute de plus avec cette conne, me dis Sarah en se tournant vers moi quand j'arrive.

- Qu'est-ce qu'il y a encore, lui dis-je sans même regarder Énavila.

- Elle est bornée en plus d'être folle, elle va nous conduire directement à notre perte.

- Qu'est-ce que tu veux faire ?

- Je veux monter vers le haut de cette grande colline, pour avoir un point de vue, en plus on les verra arriver de plus loin si jamais ils reviennent.

- C'est une mauvaise idée, nous coupe Énavila, ils viennent des hauteurs, plus nous montons, plus nous nous rapprochons d'eux, il faut avancer vers les plaines le plus rapidement possible si nous voulons nous en sortir.

- Qui te dit qu'ils ne viendrait que des hauteurs, qu'ils n'y en aura pas encore plus vers les plaines, et qui te dit qu'il y en a encore sur les hauteurs d'ici, on en sait rien, comment on pourrait savoir ?

- Je le sens.

- Tu le sens, mon cul oui.

- Je le sens aussi, et ça empeste.

Elle me rendra fou !

- Tu fais chier bordel, ça t'arrive jamais d'expliquer un peu au lieu de toujours envoyer balader tout le monde ?

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus ! J'en sais rien moi bordel ! Tu crois que ça me fait plaisir ? J'en sais rien ! Je ne sais pas pourquoi je pense ça, je le sens, c'est tout, j'ai une impression, il me semble, je sais pas, j'explique pas, c'est comme pour toi, ton odeur, cette planète de merde, cette vie de merde, les bracelets, les mensonges, je le sens, je le crois, j'en sais rien ! Merde !

Je soupire, qu'est-ce que je peux bien dire... Le pire c'est que j'aurais tendance à la croire, j'aurais tendance à la suivre... Tout le monde reste silencieux pendant que j'embroche les bestioles sur une des barres transformées en multibroches. Sarah revient s'asseoir près du feu pour manger.

- Que fait-on, alors ? je lui demande.

- Je t'ai dis, je ne la suis plus, qu'elle fasse sa vie, moi je monte sur la colline.

- C'est débile, c'est du suicide, lui rétorque d'une voix presque amicale Énavila. Sarah ne tourne même pas les yeux vers elle.

- Qu'est-ce que tu fais, toi ? me demande-t-elle.

- J'en sais rien, vous êtes chiantes, toujours vous énerver ! Comme je saurais ce qu'il faut faire... Pour moi il est plus raisonnable de cherche une cachette, si j'étais seul je passerai la journée à me creuser un trou pour m'y cacher.

- Génial, commente Énavila.

- C'est pas plus con que de partir à l'aveuglette on ne sait où sous prétexte que tu sens quelque chose. En plus avec un clone.