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de créer, et les moyens. Mais ce monde où chacun est libre de donner ce qu'il peut aux gens qu'il aime, où c'est le coeur et non pas le marché qui me donne envie de vous aider, ce monde-là, dans lequel je vis déjà un peu, de par mon travail, j'aimerais qu'il soit le monde de demain.

Si votre pragmatisme ne croit pas à la morale de l'homme, si vous pensez que donner la liberté de ne pas payer c'est assurer sa perte, je vous prie d'oublier ces mots, et de m'oublier.

Mais vous vous tromperiez.

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Bien sûr direz-vous ce n'était pas forcément la chose la plus intelligente que d'envoyer cette lettre à Universal, avec toutes les chances qu'elle se noie ou soit écartée ; mais je n'avais pas vraiment beaucoup d'autres idées, et entre parenthèses ce n'est pas mon genre, de toute façon.

Sans réponse j'ai tenté une deuxième lettre, celle-là adressée à Mylène Farmer. Je n'ai eu en réponse que la lettre retournée, ouverte, lue je ne sais, mais renvoyée avec le chèque. Sans doute ne fut-elle pas la bienvenue. Peut-être me faudra-t-il tenter de prendre contact directement avec Universal Music...

Voilà la lettre à Mylène Farmer :

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Bonjour,

J'apprécie la musique que vous faites, j'apprécie votre talent.

J'apprécie encore plus la nature et la liberté, en conséquence je n'achète pas de choses artificielles inutiles, et je ne favorise pas la création de conglomérats où le contrôle et la domination prennent lieu et place à la création, à l'originalité, et à la multitude.

C'est en ce sens que j'aimerais contribuer pour les quelques moments où nous sommes presque proches.

Presque.

Ne cédez pas à la facilité.

Le monde de demain doit être un monde de proximité, où chacun sera créateur, où chacun pourra exprimer son talent, le partager.

Le monde d'aujourd'hui pourrait déjà être celui-ci.

Aidez-moi.

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Plus de nouvelles sur ce sujet un peu plus tard, donc, si jamais...

Mardi 1er octobre 2002

Moi qui pensais il y a un mois reprendre l'écriture ! C'en est un nouveau qui s'est écoulé et toujours aussi peu de temps, ou de volonté, pour mettre à plat les journées qui passent.

J'ai beaucoup travaillé dans ce dernier mois de septembre et repris le footing. À ce propos il m'est arrivé quelque chose d'étonnant. En effet pas plus tard que lundi dernier, hier en réalité, le temps ne passe pas toujours si vite, j'avais un jour de récupération. Je me remotivais et décidais de reprendre mon jogging au Jardin des Plantes après un samedi et un dimanche à ne rien faire, ou plus exactement à chercher le courage de faire autre chose que dormir et quelques tractions. J'y parvins et malgré la chaleur du jour et les restes de pollution je trottinais doucement jusqu'au parc. Là, faisant mon footing, une hystérique se jeta sur moi et essaya de m'étrangler ! Je réussis à reprendre le dessus et elle s'enfuit aussitôt, en criant en je ne sais trop quelle langue, mais j'ai bon espoir que ce devaient être des insultes. En parcourant mes huit habituels entre les allées principales et la ménagerie, je l'avais déjà remarquée depuis un petit moment, sûrement parce qu'elle était fort jolie ; elle me rappelait quelqu'un que je connaissais, ou que j'avais déjà vu, sans que je ne me souvienne qui ; peut-être aussi parce qu'elle courait plutôt vite. Ce fut alors que je tentais de la rattraper, orgueil masculin quand tu nous tiens, qu'elle ralentit. Je pensai qu'elle allait simplement s'arrêter, ayant terminé sa course ; mais dès que je passai à son niveau elle me sauta dessus ! Je fus impressionné par la force