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moi dans le cachot, à quoi ça va nous avancer ?"

"C'est déjà mieux que de se faire bouffer par des grillés !"

"Ah ce moment-là construisez-vous une cachette, creuser un trou, protégez-vous, comme tu voulais faire, venir ici c'est idiot, on sera tous les trois bloqués."

"Nous n'aurons pas le temps de construire une cachette avant le jour, nous arriverons au village quand il se lèvera."

"Arrêtez-vous, alors, de toute façon ce n'est pas partie pour que je bouge. J'ai rien a bouffer, mais je peux boire, je tiendrais bien quatre jours de plus."

"C'est pas génial, en plus pour tes blessures, il te faudrait manger."

"Pas tant que ça mes muscles vont fondre, c'est le plus efficace pour guérir rapidement. Ensuite il me faudra reprendre du poids, mais cet emprisonnement n'est pas si malvenu compte-tenu de mon état. Mon bracelet est plutôt positif pour l'instant."

"Bon, je vais voir avec Sarah."

L'idée de me terrer dans un trou pendant quatre jours ne m'enchante guère, et je serais plus satisfait de tenir compagnie à Énavila dans son cachot, mais elle n'a pas tord, sacrifier notre liberté est idiot, surtout si nous pouvons faire autrement.

Je réveille Sarah une heure plus tard, pour discuter de l'idée d'Énavila.

- Ça ne m'inspire pas trop de rester dehors, m'avoue Sarah en faisant la moue.

- J'avoue que moi non plus, mais si à court terme on sera plus en sécurité dans le village, rien ne dit qu'ils ne vont pas nous laisser mourir dans les cachots, Énavila n'a rien eu à manger depuis qu'elle est emprisonnée.

- Oui sans doute que ce serait mieux is nous parvenions à rester dehors, mais comment nous assurer que les grillés ne vont pas nous

trouver ? Il nous faudrait une grotte, une cachette. On n'aura pas le temps de trouver ça d'ici au lever du jour.

- C'est vrai que si nous voulons atteindre le village, nous ne devons pas nous arrêter, et si on décide de chercher une cachette, nous n'aurons plus le choix, il nous faudra absolument en trouver une.

- Je n'ai pas envie de me retrouver face à des grillés, encore, je me demande si je ne préfère pas mourir de faim dans un cachot. De toute façon dans les deux cas, est-ce qu'on pourra s'en sortir ?

- À court terme on sera plus en sécurité au village, c'est sûr, mais dans les jours qui viennent, rester à l'extérieur est quand même un gage de liberté.

- Jusqu'à présent nous avons échappé aux grillés par miracle, il ne faut pas nous leurrer. Même dans la cachette dans le trou près du fleuve, si le barrage n'avait pas céder, ils auraient creuser jusqu'à nous atteindre. Nous ne leur avons jamais réchapper facilement, à chaque fois nous étions à deux doigts d'y passer, moi je ne prends de nouveau ce risque, je vais au village. Je suis désolée, mais je ne reste pas dehors, je ne peux pas supporter une nouvelle attaque.

En un sens la position catégorique de Sarah m'arrange bien. J'avoue aussi avoir le ventre noué à l'idée de devoir de nouveau me battre contre les grillés, devoir supporter leurs attaques acharnées, et voir la mort de si près. J'avoue que je n'ai pas tenté de convaincre Sarah autant qu'il l'aurait fallu, et que j'ai laissé passer un peu le temps pour que la question ne se pose même plus, pour que notre seule issue ne soit que de nous rendre au village. J'avoue que je me suis senti faible, si faible, et que j'ai accueilli avec honte les injures d'Énavila, qui n'a pas manqué de nous traiter de faibles, de limaces, de mauviette, quand nous l'avons rejoins, dans les cachots connexes aux siens.

Les hommes-oiseaux n'ont pas fait beaucoup plus d'histoire que pour Énavila, ils nous ont rapidement conduit dans les cachots, par le même chemin. Nous avons tenté tant bien que mal de glisser les barres sous nos combinaisons, en leur faisant prendre une forme épousant