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réalités. Elle réfléchit alors qu'il était peut-être toujours temps de te renvoyer dans les tubes pour te soigner, et pris l'initiative de crier pour faire venir quelqu'un. Pensant qu'un telle manoeuvre pouvait servir mon idée et qu'ils ouvrissent enfin la grille, je me joignis à elle pour appeler de l'aide.

Un homme ne tarda pas à arriver. Je tentai de pousser Naoma de la grille ; elle parlait à toute vitesse en anglais. Elle recommença à faire une crise, mais je pus m'intercaler et mimer plus calmement à l'homme, en te désignant, que tu étais mort. Je faisais semblant d'abord de laisser pendre ma tête en tirant la langue, puis je signifiai l'arrêt du coeur avec mes deux mains sur la poitrine qui simulaient les battements qui ralentissaient puis stoppaient. L'homme me demanda de me reculer pour qu'il pût observer. Je tirai Naoma avec moi et il jeta un oeil vers ton corps sur le côté. Il fit un signe de la tête laissant supposer qu'il avait compris et partit. Naoma me bombarda de questions, savoir s'il avait compris, ce qu'il allait faire, s'il allait revenir. Elle m'énervait plus qu'autre chose et je tentais de la rassurer en répondant positivement à ses questions pour qu'elle se calmât enfin, qu'ils allaient venir te chercher, t'emmener dans les tubes et te soigner.

Nous attendîmes facilement une demi-heure avant qu'un petit régiment ne revînt. Ils se méfiaient sans doute et ne voulaient pas répéter le même scénario que la première fois. Naoma était près de toi, quant à moi je dus me reculer jusqu'au fond de la cellule avant qu'ils fussent suffisamment confiants pour ouvrir et entrer. Mais ils ne se méfirent pas de Naoma et ce fut ma chance, car au moment d'emmener ton cadavre, ils le mirent simplement dans un bac à roulettes vide, du même genre avec lequel ils amenaient la nourriture. Ceci provoqua une crise d'hystérie chez Naoma, qui s'accrocha au bac en hurlant qu'il fallait t'emmener dans les tubes, qu'ils devaient te guérir. Il y avait en tout huit hommes, et je ne bougeai pas tant qu'ils ne sortirent pas de la pièce. Deux d'entre eux tiraient le bac, et quatre autres tentaient de maîtriser Naoma. Maîtriser n'est toutefois peut-être pas le mot, car sans doute il ne leur fallut pas grand-chose pour l'immobiliser à quatre. J'avais l'impression qu'ils jouaient avec, profitant chacun leur tour de la peloter avec entrain en la tirant en arrière. Il me semblait que Naoma ne s'en rendait même pas compte, se moquant éperdument que l'on lui touchât

les seins ou ailleurs, et elle ne pensait qu'à s'accrocher au bac en envoyant balader à grands coups de pieds ou de poings tout ce qui tentait de l'en séparer. Bref elle n'eut pas trop de mal à sortir de la cellule avec eux, alors que ceux-ci rigolaient entre eux de la voir si enragée. Quand les deux hommes près de moi s'avancèrent pour sortir de la cellule, alors qu'ils étaient focalisés sur Naoma, et sans doute bien jaloux de leurs camarades en train de s'amuser avec elle, ce fut alors que je les attaquai.

J'avais une tige en fer dans chaque main. En arrivant par derrière le premier homme, je lui plantai une tige au niveau de la carotide et le repoussait rapidement avec un grand coup de pied. J'avais déjà testé la solidité de ma combinaison, et celle-ci étant trop solide pour que je puisse facilement la transpercer avec une tige, je devais me concentrer sur la tête et les partie non couvertes. Sur ce le second se retourna mais il n'eut le temps de réagir quand je le projetai vers le fond de la cellule et refermai la grille sur lui. La grille bloquée j'avais deux assaillants de moins. J'eus alors un moment d'hésitation, partir avec ou sans Naoma.

Je décidai de prendre le risque de l'emmener avec moi. Elle m'avait beaucoup tapé sur les nerfs, mais pour autant je me sentais un peu responsable. Je savais que tu ne l'aurais pas laissée, toi, et j'avais des remords de n'avoir rien pu faire pour te sauver. Et surtout dans le quart de seconde que j'avais pour prendre ma décision, je craignais que l'un d'eux ne tentât d'abuser d'elle si je la laissais entre leurs mains. La grille fermée deux hommes se précipitèrent vers moi, mais non armés je les blessai avec mes tiges métalliques. Ils n'eurent pas le temps de prendre Naoma en otage, je la tirai vers moi en poussant violemment du pied le bac où se trouvait ton corps. Trois des hommes furent bousculés et je n'attendis pas mon reste pour partir en courant en entraînant Naoma. Sur le moment si elle n'avait pas couru je l'aurais sans doute laissée là. Mais elle courut avec moi, rapidement même, j'en étais étonné. "

Naoma interrompt Erik.

- Ben oui comme je l'avais déjà raconté à Franck je suis sprinteuse dans un club d'athlétisme. Je ne me rappelle pas trop encore de ces instants, mais dès qu'il faut courir je cours ! J'ai dû