Sydney, je me réveille un peu tard, m'étant endormi que la nuit bien avancée. Naoma n'est pas dans le lit, mais me voyant réveillé elle y revient et m'apporte deux petits pains.
- Où as-tu trouvé ces pains ?
- C'est Chalet qui me les a donnés. J'ai commencé à lui apprendre l'anglais.
- C'est vrai que je n'avais jamais pensé lui apprendre notre langue.
- J'en ai déjà mangé deux, c'est vachement bon ces petits trucs, tu sais avec quoi c'est fait ?
- Il ne vaut mieux pas que tu le saches.
- Oh non ! Ne me dis pas que c'est le même principe que la machine de Bakorel !
- J'en ai peur.
- Oh... Pfff... Enfin, après tout c'est plutôt une bonne chose de recycler. Et de toute façon sur Terre c'est un peu pareil, nos déchets servent au final à faire pousser les plantes et tout revient toujours à un moment ou un autre. Et puis en plus ils ont bon goût alors....
Je mords aussi dans le petit pain bleu vert, à la pâte légèrement croustillante, à peine sucré, ressemblant un peu aux pâtisseries arabes, l'huile en moins.
- Tu as bien dormi ?
- Oui génial, je crois que je n'ai même pas tenu plus d'une phrase de ton histoire hier soir, j'ai peur qu'il ne faille que tu recommences.
Je pense que c'est le moment opportun pour que nous abordions le sujet délicat de notre dernière conversation avant sa mort.
- Quand je t'ai raconté l'histoire, hier sur la plage, j'ai omis quelques parties.
Naoma sent que je ne vais sans doute pas lui raconter quelque
chose de plaisant, elle laisse son petit pain.
- Ah ?
- Oui, après notre arrivée au bord de la mer, à la sortie de la cuvette, nous sommes allés nager tous les deux, et nous avons un peu parlé. Tu m'as proposé de rejoindre le petit cratère qui se trouvait à environ un kilomètre de celui où nous nous trouvions.
- Et, nous y sommes allés ?
Réécrire l'histoire ?
- Non, j'ai refusé.
Naoma prend une voix un peu triste :
- Tu ne voulais toujours pas de moi, c'est ça ?
- Je... Je ne voulais surtout pas compliquer la situation avec Erik, nous étions perdus tous les trois, et je pensais que ce n'était pas sain que nous commencions une relation qui aurait pu le faire se sentir un peu à l'écart.
- Je comprends, mais bon, nous n'aurions pas été obligés de le montrer au grand jour.
- Peu importe !
- Et ?
- Il n'y a pas eu de suite jusqu'à une discussion que nous avons eu quelques heures avant que tu ne disparaisses.
Naoma reste silencieuse, inquiète et curieuse de savoir la suite, j'imagine.
- Un moment que nous étions seul, tu m'as demandé quels sentiments j'avais pour toi, et si je t'avais tout dit. Je t'ai dit que j'éprouvais de l'amitié, mais tu n'as pas semblé convaincue, me demandant si c'était tout. Tu m'as rappelé que j'avais dit ne plus vouloir faire l'amour avec toi, et tu as insisté pour savoir pourquoi j'étais aussi sûr de moi en disant cela. Je savais que quoi que je dise, j'allais te blesser. Je le savais et je ne savais pas comment