laissant Énavila se reposer. Je sommeillerai quand même à moitié, me contenant de temps en temps de rapprocher le plus possible l'embarcation du centre du fleuve. Dans mes moments d'éveil, pendant les huit bonnes heures de sommeil d'Énavila, je tenterai d'attraper quelques poissons, mais ma pêche se limitera à trois ou quatre petits poissons, pas vraiment mangeable.
Jour 392
Je dormirai ensuite presque dix heures d'affilée, sous la bienveillante protection d'Énavila. Cette longue période de calme nous permettra de nous reposer vraiment, mais nous décidons de faire une pause pour manger, la pêche d'Énavila n'étant pas meilleure que la mienne.
Le soleil est désormais bien haut dans le ciel, il faut d'ailleurs très chaud, et une pause dans ce que nous pouvons trouver d'ombre n'est pas contre notre volonté. Toujours pas de signes de Sarah, cela nous étonne un peu, car nous pensions la retrouver rapidement après le grand lacet qui nous empêcher sûrement de communiquer avec elle de l'arbre où nous avons échoué.
- Tu penses qu'elle aurait continué ? dis-je à Énavila, alors que nous nous apprêtons à faire un feu.
- Les courants devaient être très fort quand elle s'est faite emporter, elle est peut-être beaucoup plus en aval. Elle n'a sans doute pas pu s'arrêter avant un moment.
- C'est quand même étrange, regarde le fleuve est droit pendant un très longue distance maintenant, elle serait au-delà des collines, là-bas, il nous faudra plusieurs jours pour y arriver.
- C'est pas dit, nous avons pas mal avancée aujourd'hui, nous venons aussi de l'autre côté du versant, là-bas, me répond Énavila
- Peut-être qu'on peut voir des signes de fumée, elle a dû faire un feu. Non je ne vois rien...
- On va avancer de toute façon, on mange et on repart, comme on peut se reposer sur le tronc d'arbre, autant ne pas traîner.
Je n'argumente pas plus, j'aurais voulu consolider un peu le radeau, mais Énavila a raison, mieux faut tenter de retrouver Sarah au plus vite. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé.
Nous mangeons rapidement les animaux que je suis parvenu à attraper. Je rechigne maintenant à ramasser les animaux morts, la plupart sont déjà dévorer par d'autres charognards, comme les lézards à deux queues, ou leur état ne m'inspire pas vraiment confiance. Notre repas est d'ailleurs constitué principalement de lézards à deux queues. Nous ne traînons pas ensuite, et nous reprenons la descente du fleuve. Il fait encore grand jour, mais nous ne voyons pas de trâces de grillés, l'inondation a dû les disperser complètement.
Nous gardons le même rythme de garde et de repos. Énavila est encore très fatiguée, sa jambe va mieux mais son bras est loin d'être guéri.
Six heures s'écoulent, toujours aucune trace de Sarah. Je ne parle quasiment pas avec Énavila, nous restons chacun de notre côté du radeau, moi assis sur le tronc, les jambes dans l'eau, mais la combinaison est étanche, et Énavila allongée à l'arrière. D'après les estimations de la combinaison, il faudra au moins trois semaines à son bras et sa jambe pour se guérir correctement, et encore un mois de plus pour qu'elle soit de nouveau en pleine possession de ses moyens. Je ne me rendais pas compte que c'était si long. Il faut dire que je ne me suis jamais rien cassé, je n'ai pas trop d'expérience dans ce domaine. Je ne sais pas si les délais sur Terre sont beaucoup plus longs... Il faut dire aussi que nous ne nous trouvons pas dans des conditions optimales, la nourriture ne doit pas couvrir l'ensemble de ses besoins, et notre situation précaire nous soumet à un stress permanent guère favorable à un rétablissement rapide. Mes blessures ont désormais l'apparence de grosses croûtes, que mon bracelet me somme de ne pas toucher, de toute façon avec la combinaison, ce n'est pas pratique, je les regarde un peu quand je la retire pour aller aux toilettes.
Nous nous arrêtons trois heures plus tard. Il fait encore grand soleil et les deux étoiles du systèmes sont hauts dans le ciel, pas de traces de grillés, toutefois. Je pars à la chasse et ramène du bois et de quoi manger. Les eaux ont été beaucoup plus clémentes ici, les