page 164 le patriarche 165

pareil. Elle se demanda ce qui pouvait bien le retenir, mais elle ne trouva pas. Et elle était plutôt d'accord que c'était peut-être un peu gâcher que de dépenser deux mille euros pour s'acheter un ordinateur pour deux jours. Quoi que Thomas aurait pu en avoir l'utilité par la suite. Elle se retourna vers son écran et se demanda ce qu'elle pourrait bien chercher sur google.

Machinalement elle tapa Ylraw, et retrouve son site. Elle l'avait déjà parcouru des dizaines de fois, cherchant dans les coins de nouveaux éléments, tentant de trouver des répertoires cachés. Elle avait même passé un temps fou à regarder le code source HTML de chaque page, au cas ou certaines parties seraient cachées.

Thomas la regarda un instant, puis il se dit qu'il pourrait tenter d'appeler un collègue pour avoir plus d'information sur cette mystérieuse réapparition d'Ylraw. Il rechignait à le faire de peur qu'on ne lui reprochât de continuer d'enquêter sur cette affaire, quoi qu'il avait tout sauf envie d'enquêter sur cette affaire. Il aurait voulu l'oublier, recommencer une autre vie. C'était aussi un peu pour cette raison qu'il était là, élucider pour de bon ces mystères et pouvoir passer à autre chose. Carole était belle, après tout, ils ne s'entendaient pas si mal, il pourrait bien mettre un peu d'eau dans son vin pour elle, acheter un peu moins de marques, faire un peu plus d'efforts pour l'environnement.

Après tout Ylraw n'avait pas de lien officiel avec l'enquête, et il avait déjà appelé plusieurs fois son collègue aux Renseignements quand il avait un doute sur quelqu'un. Il se leva et fit mine d'aller aux toilettes. Il était plus de 19 heures mais il espérait bien trouver Xavier encore au travail. Il s'y trouvait en effet, Thomas lui demanda deux ou trois nouvelles puis, sans laisser transparaître son stress, lui dit qu'il aimerait avoir quelques informations supplémentaires sur Ylraw. Xavier ne pût lui en dire plus que la première fois. Il lui expliqua qu'il avait cherché un peu plus d'information, quand après leur première conversation il avait trouvé étrange que si peu de renseignements fussent indiqués sur la nature de la mort d'Ylraw, mais que sa mort restait complètement mystérieuse. Thomas lui demanda tout de même s'il était possible que la mort d'Ylraw fût déguisée pour une raison ou pour une autre, mais Xavier l'assura que c'était impossible, qu'il y avait bien eu

constatation de la mort clinique par quelqu'un de chez eux, et que si une mesure de protection avait était mise en place pour protéger cette personne, l'information serait indiquée dans le dossier. François Aulleri était bien mort, il n'y avait pas de doute là-dessus. Thomas ne posa pas plus de questions, il avait peur d'en dire trop et que Xavier ne se doutât de quelque chose, même s'il était persuadé qu'il se doutait déjà de quelque chose. Ce simple coup de fil avait fait presque suer Thomas, tellement il en avait le ventre noué. Il se dit que même s'il n'avait pas vraiment eut d'information nouvelle, cette confirmation qu'il y avait bien quelque chose d'incompréhensible dans le retour d'Ylraw suffirait à enchanter Carole.

Il revint s'asseoir à côté d'elle, elle relisait une n-ième fois le texte d'Ylraw.

- J'ai appelé mon collègue aux renseignements.

Carole cessa toute de suite de lire et se tourna vers Thomas, avide d'une nouvelle information. Carole devint toute excitée, son rythme cardiaque s'accéléra

- Il ne m'a rien dit de spécial, mais il m'a assuré que si Ylraw avait une forme de protection, ce serait indiqué. Il m'a aussi dit que la mort clinique avait été bien constatée par quelqu'un de chez nous.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'il est vraiment mort ?

- Oui, pour nous ça ne fait pas de doute, il est bien mort.

- Mais comment as-tu pu le voir, alors ?

- Je ne sais pas, mais il y a sans doute quelque chose de louche là-dessous.

Carole resta silencieuse un instant. Ylraw était bien mort !

- Mais alors, es-tu bien sûr que c'est lui que tu as vu, est-ce que tu es sûr que tu ne peux pas te tromper ?

- Je me suis peut-être planté, si, mais il lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. C'est vrai que j'ai un doute, maintenant, mais